Pesticides en Nouvelle-Calédonie

Rappel de la problématique :
Environ 50 pesticides (dont Endosulfan, Paraquat, Carbofuran, Atrazine) ont été retirés en Europe et Métropole, pour des raisons de toxicité,
En N Calédonie ils sont toujours homologués et utilisés localement. 32 font partie de la liste noire de Greenpeace

Le Gouvernement calédonien est poussé à agir sous la pression des associations de défense des consommateurs et de l'environnement
Il va bientôt retirer des pesticides, mais veut garder ceux homologués en Australie et en N-Zélande - même si leur toxicité aigue
est scientifiquement prouvée - pour préserver nos agriculteurs de la "concurrence déloyale" par rapport à nos voisins
.


« Des pesticides dangereux et interdits circulent... »


et le cannabis a porté plainte pour "concurrence déloyale"...


On ne peut se réjouir des arguments de Monsieur Babin, membre du gouvernement chargé de l'Agriculture, s'exprimant sur RFO.
Il a relancé l'inquiétude des consommateurs, en faisant primer des intérêts économiques sur la santé de ses concitoyens.

Nous dénonçons des lacunes et un laxisme d'application d'une réglementation qui n'est en aucun cas comparable à celle de nos voisins.
Le consommateur doit rester libre de ne pas absorber de résidus dans des limites qui ne conviennent ni aux enfants, ni aux femmes enceintes, ni même aux hommes valides.

Nous dénonçons la mise en danger d'autrui
quand on autorise l'usage de substances à grande nocivité.
Mais il est injuste de prendre l'agriculteur pour cible, car il n'utilise que les moyens mis à sa disposition par les autorités.
Dans l'industrie aussi des pesticides sont utilisés, par exemple pour se protéger des termites.
En usage ménager les aérosols sont capables de passer directement dans le sang par les poumons.

Il s'agit donc d'un problème de santé publique que le gouvernement doit gérer dans sa globalité.

Il n'y a pas lieu d'interdire TOUS les pesticides, mais de retirer sans délai ceux qui sont :
Cancérigènes, Mutagènes, Repro-toxiques ou Perturbateurs endocriniens ;
Car ils ont la particularité d'agir "sans effet de seuil " c'est à dire qu'une seule molécule dispose d'un potentiel toxique capable de nuire à la santé.
Ainsi s'effondre la notion de Limite Maximale de Résidus (LMR) que l'on veut imposer dans nos assiettes.

Pourquoi prendre exemple sur l'Australie ?
Son agriculture exportatrice n'a rien de commun avec celle que l'on pratique en Nouvelle-Calédonie :
les conditions d'exploitation, une profession d'agriculteur plus réglementée et mieux formée à l'utilisation des produits dangereux.
Les maraîchers l'ont bien compris en se rendant dernièrement sur l'île de la Réunion.
Ils ont appris que l'addiction aux pesticides est un engrenage dont on ne revient pas.
Ces îles tropicales (Réunion, Martinique, Guadeloupe) suivent la réglementation française,
et n'utilisent pas les produits dangereux et interdits, sans préjudice face à la concurrence.

Le Carbofuran, très dangereux pour nos enfants, a été retiré en Europe en 2007 et aux USA en 2008.
Il reste vendu en Australie où les consommateurs en demandent le retrait.
L'Endosulfan, insecticide organochloré (perturbateur de nos glandes endocrines dont thyroide ; cancer du sein) est banni dans 55 pays.
En Australie il est strictement délivré aux seules personnes autorisées.
En Nouvelle-Calédonie il est en libre service, on le préconise sur les fraises !

Et sur quelles bases peut-on affirmer que chez nous les produits sont correctement utilisés ?
L'on ne dispose même pas d'un registre des intoxications, ni des statistiques qui lui donneraient du sens.
Quant aux résultats du "plan de surveillance" 2007 de la DAVAR, elle ne les a toujours pas communiqués. Pourquoi ?
Pour 2006, la DAVAR annonçait un ‹‹ bilan globalement satisfaisant ».
Qu'on en juge : 5% de « dépassements dangereux » (hors LMR) ; et pour un échantillon de 78 laitues, 15 substances « non homologuées » (interdites).
Au jeu de la roulette russe : 1 légume sur 10 impropre à la consommation. Satisfaisant ??

Pour nous rassurer il faudrait s'y prendre autrement.

Un sportif qui se dope doit être disqualifié. Il est anormal que l'on fasse courir des risques à la population et que l'on brime toute une profession
au profit de quelques producteurs peu scrupuleux ou mal informés. Des sanctions doivent être prévues – et appliquées quand il le faut.

Mais surtout la transparence et la traçabilité sont des moyens évidents pour rétablir la confiance du public,
tout en aidant la profession dans une démarche de qualité.


UFC QUE CHOISIR NC et ENSEMBLE POUR LA PLANETE