fourmi envahissante


Une nouvelle fourmi envahissante
Une nouvelle espèce de fourmi envahissante vient d’être repérée sur le Caillou. Problème : la fourmi de Singapour, Monomorium Destructor, de son petit nom, raffole particulièrement des câbles électriques.

Elle n’est pas franchement dangereuse pour l’homme, mais elle présente l’inconvénient d’être classée dans la catégorie des espèces envahissantes. Et semble particulièrement attirée par les gaines plastiques des fils électriques. La Monomorium Destructor, de son nom savant qui n’a pas vraiment besoin d’explication de texte, est communément appelée « fourmi de Singapour » (mais originaire d’Afrique) et peut causer des dégâts mineurs sur les installations électriques. Des dégâts qui peuvent néanmoins avoir des conséquences majeures, comme un court-circuit. C’est bête, mais elle vient récemment d’être repérée sur le Caillou.
Les premières fourmis de ce genre ont été repérées au début du mois de mai sur le port de la SLN, à Doniambo, lors d’un contrôle de routine. « Ces fourmis ont vraisemblablement débarqué via le bois des palettes », indique Julien Le Breton, docteur en biologie chargé d’effectuer ces contrôles.

« Ces fourmis ont vraisemblablement débarqué via le bois des palettes »

« Les services vétérinaires calédoniens ont calqué leur réglementation sur les protocoles de surveillance des autres pays de la zone afin de mener une politique de surveillance homogène », précise-t-il. C’est à ce titre que tous les six mois, certaines installations industrielles sont passées au peigne fin. En fait, des appâts ont été disposés sur le secteur : c’est comme cela que les fourmis ont été repérées.
Le 18 juin, le même type de fourmi a été repéré une seconde fois à Rivière-Salée, cette fois dans les locaux d’une association ornithologique. Ce qui fait dire à Julien Le Breton que « l’espèce est donc vraisemblablement plus présente qu’on ne le croit en Nouvelle-Calédonie ». Et comme « son impact n’est pas anodin dans les milieux urbains, il est donc utile de tenter de dresser un état des lieux de l’espèce, avant d’en arriver à une alerte générale ». C’est dans ce but qu’il est demandé à toute personne constatant l’existence d’une colonie à son domicile de prendre contact avec le spécialiste. « Les électriciens ou tous ceux qui interviennent dans les professions du bâtiment sont invités à être particulièrement vigilants », conclut Julien Le Breton, car « la détection d’une nouvelle espèce envahissante est toujours préoccupante ».

Les observations peuvent être transmises à Julien Le Breton par mail (julien.lebreton@gmail.com), par téléphone (78 27 84) ou par fax (43 69 28)

  Comment la reconnaître ? 
Les ouvrières de la fourmi de Singapour sont assez allongées et jaune clair, sauf l’abdomen qui est bien plus sombre. Elles sont polymorphiques (de différentes tailles au sein de la même colonie). Leur taille varie de 1,8 à 3,5 mm. Les ouvrières affectionnent les équipements électriques où on peut les observer se suivant les unes derrière les autres.
  Et en cas de découverte ? 
Il faut absolument entreprendre une éradication en utilisant des appâts empoissonnés à base de lipides. Ces insecticides sont disponibles auprès des entreprises spécialisées dans le traitement antiparasitaire. Mais pour évaluer la dispersion de l’espèce en Nouvelle-Calédonie, il faut également contacter Julien Le Breton.
La fourmi de Singapour est assez allongée et jaune clair. Si vous en repérez une colonie à votre domicile, il faut l’éradiquer à l’aide d’appâts empoisonnés à base de lipides. (Photo Eli Sarmat, université de Californie)



Les Nouvelles Calédoniens, 1 4 2009