Le rapport du professeur Gilles-Eric Seralini qui a travaillé avec son équipe sur les effets des herbicides et plus particulièrement sur les quatre différents "Roundup", fait froid dans le dos : "les résidus de ces herbicides majeurs ont été testés car ils sont parmi les plus communs du monde, leurs résidus sont parmi les plus polluants du monde (..). Les Roundup ont été dilués dans cette recherche à des quantités infinitésimales (jusqu'à 100 000 fois ou plus), et ils programment la mort en quelques heures (..)".
On y apprend des effets sur les hormones sexuelles, sur les nouveaux-nés, des risques de lymphomes ou de cancers. Brrr: à vous dégoûter de suçoter un brin d'herbe dans nos campagnes.
Enquête faite, on utilise bien à Arles, encore des "Glyphosates", soit la matière active du Roundup (marque de la société Monsanto). "De toute façon, il n'existe pas de désherbant biologique" ajoute Eric Gatté, directeur des services techniques. Mais alors, comment fait-on ?
Eric Gatté joue franc jeu : "c'est vrai que jusqu'en 2006, on utilisait des produits systémiques ou rémanents, parmi les moins neutres". Au moins, c'est clair. Depuis, et puisque la Ville s'est engagée dans une démarche plus écologique (appelée Agenda XXI), des efforts sont faits. En clair, aujourd'hui, exit les rémanents (lire ci-contre). Mais on continue d'utiliser des produits sytémiques, avec "l'objectif de pouvoir cesser dans deux ans au maximum".
Donc, la Ville utilise encore les fameux Glyphosates, "mais de façon très diluée puisque nous en consommons deux fois moins". Mais elle privilégie désormais les défoliants ou les anti-germinatifs, essentiellement en centre-ville ou dans les villages. Moins toxiques ? En l'absence de données sur les molécules, difficile de se prononcer.
Pour autant, "nous mettons en place, l'utilisation de désherbants thermiques, par eau chaude ou par vapeur", indique encore Eric Gatté qui insiste sur la volonté "d'être le plus respectueux possible de l'environnement".
Mais est-ce totalement possible au fond ? La question fait rire le directeur de cabinet du maire (Vert) du Thor, ville plutôt modèle en la matière : "Nous ? On utilise encore des produits chimiques. Nous n'avons pas trouvé le bon système. Et le plus dificile, est de changer les mentalités". Bref, la mauvaise herbe a encore du souci à se faire. Pour plus très longtemps, peut-être.